COMMENT PANTAGRUEL EVADA UNE FORTE TEMPESTE EN MER
…« O que troys et quatre foys heureulx sont ceulx qui plantent chous ! O Parces, que ne me fillastez-vous pour planteur de chous ! O que petit est le nombre de ceulx à qui Juppiter a telle faveur porté qu’il les a destinéz à planter chous ! Car ilz ont tousjours en terre un pied, l’aultre n’en est pas loing. Dispute de félicité et bien souverain qui vouldra ; mais quiconques plante chous est praesentement par mon décret déclairé bienheureux, à trop meilleure raison que Pyrrhon, estant en pareil dangier que nous sommes et voyant un pourceau près le rivaige qui mangeoit de l’orge espandu, le déclaira bien heureux en deux qualitéz, sçavoir est qu’il avoit orge à foison et d’abondant estoit en terre.
« Ha ! pour manoir déificque et seigneurial,
il n’est que le plancher des vaches ! "

RABELAIS — Le Quart Livre — Chapitre XVIII